Autour de Bonnieux, le Luberon déploie sentiers parfumés, murets de pierre sèche et vues ouvertes sur la vallée du Calavon. Villages perchés, champs de lavande et forêts de cèdres dessinent un décor changeant selon la saison. Que l’on parte pour un tour matinal ou une journée complète, chaque chemin garde la promesse d’une escapade simple et dépaysante.
Explorer le massif des Cèdres, un monde d’arbres centenaires
La route D36 grimpe au-dessus de Bonnieux puis s’enfonce dans une forêt plantée au XIXᵉ siècle pour consolider les sols. Les cèdres de l’Atlas, géants résineux, règnent aujourd’hui sur ce versant du petit Luberon. Depuis le parking, un large chemin mène en moins de trente minutes au belvédère du Portalas, balcon naturel sur la Durance et les Alpilles. Les poussettes et fauteuils roulants peuvent suivre le circuit bleu du « Chemin des Cèdres », tandis que les randonneurs avides de vues choisissent la boucle jaune, plus longue et ponctuée de falaises. Au printemps, on respire le parfum du thym, l’été laisse place à une ombre bienfaisante, et l’automne colore les sous-bois de doré. Un parcours propice pour se familiariser avec la biodiversité locale.
Cheminer sur la crête du Luberon jusqu’au Mourre Nègre
Depuis le col de la Croix de la Lune, sentier balisé monte doucement parmi les chênaies avant d’atteindre la crête du Grand Luberon. À mesure que le sol se dégage, le panorama s’élargit : Ventoux au nord, Sainte-Victoire au sud, Alpes scintillantes à l’est. Le point culminant, le Mourre Nègre, affiche 1 125 m et un horizon à 360 degrés. Prévoir de l’eau car l’arête reste exposée au mistral. Une journée sur ces hauteurs complète à merveille un séjour plus tranquille en plaine ; après l’effort, le confort d’une location de villa à Bonnieux permet de savourer le coucher du soleil sans reprendre la voiture. Distance aller-retour depuis le col : environ 16 km pour 700 m de dénivelé, compter six heures de marche. Les plus matinaux profiteront d’une lumière rasante idéale pour la photographie.
Flâner entre vignes et lavandes sur le plateau des Claparèdes
À l’est de Bonnieux, le plateau des Claparèdes repose entre 400 et 450 m d’altitude. On rejoint aisément le point de départ près de la chapelle Saint-Gervais, puis on emprunte de vieux chemins bordés de murets et de bories. Les plans de lavandin colorent l’horizon en juin, tandis que l’hiver révèle l’architecture de pierre sèche. Le parcours forme une boucle de 8 km sans grande dénivelée, idéale pour une sortie familiale. Sur le trajet, panneaux Natura 2000 décrivent la flore méditerranéenne que protègent genévriers et chênes kermès. Entre deux lignes de cyprès, la montagne du Luberon surgit soudain, créant un contraste saisissant avec les plaines viticoles. Prendre le temps de visiter un domaine proche permet de découvrir les AOP locales avant de regagner le village pour un verre en terrasse.
Relier Bonnieux à Lacoste par le vallon des Aiguiers
Ce sentier relie deux villages perchés jumeaux, distants d’à peine trois kilomètres à vol d’oiseau. Depuis la porte de Soubeyran à Bonnieux, un escalier pavé plonge vers le vallon, puis on suit un chemin caillouteux jusqu’aux premiers aiguiers, ces réserves d’eau creusées dans la roche pour capter les ruissellements. Le murmure des cigales accompagne la montée vers Lacoste, dominée par les vestiges du château restauré du marquis de Sade. Compter deux heures aller simple si l’on flâne, davantage si l’envie prend de visiter les galeries d’art. En revenant, nombreux marcheurs optent pour la boucle par le plateau afin d’englober d’un coup d’œil Bonnieux, Goult et Roussillon. C’est une randonnée courte mais dense, ponctuée de pierres sèches, parfum de genêt et panoramas sur le petit Luberon.
Du Pont Julien aux bories, une traversée des siècles à pied
Le Pont Julien, construit au Ier siècle avant J-C. sur la voie Domitienne, se trouve à dix minutes de route de Bonnieux. On laisse la voiture près du Calavon, puis un chemin rive gauche rejoint des vergers et, plus loin, une enfilade de cabanes en pierre sèche. La marche s’effectue en fond de vallée, hors du vent, et dévoile le pont dans sa perspective la plus élégante. Les arches romaines se reflètent dans l’eau claire avant que le tracé ne s’élève doucement vers les collines, là où s’alignent bories et murets. Compter trois heures pour cette boucle de 9 km, avec possibilité de pique-niquer sur des galets polis. Retour en fin de journée, quand la pierre blonde capte une lumière dorée inoubliable.
Qu’il s’agisse d’un week-end prolongé ou d’un simple après-midi, Bonnieux hérite d’une situation qui invite naturellement à enfiler des chaussures légères. Les sentiers s’esquissent dès les premières ruelles et permettent, en quelques minutes, de quitter l’agitation estivale pour rejoindre des paysages préservés. Parcourir ces chemins, c’est aussi dialoguer avec le travail patient des anciens : terrasses, cabanes, canaux et cultures sèches structurent encore le relief. Les itinéraires évoqués ne demandent pas d’équipement pointu, seulement une gourde, une casquette et le respect du milieu. En prenant soin de consulter la réglementation incendie et de saluer les producteurs locaux, chaque marcheur participe à la préservation d’un territoire subtil, généreux et toujours prêt à surprendre.